Corinne Albert est fondatrice du cabinet créatif Artlux et vice-présidente de Professional Women Network Global, un réseau de femmes dirigeantes de 4 000 membres en Europe. Elle travaille depuis plus de 25 ans dans le secteur du design, de la beauté et du luxe. Elle a commencé sa carrière aux Etats-Unis, avant de la poursuivre en France, dans le marketing produit chez P&G, L'Oréal et Chanel, puis dans le retail en Asie. Elle prend, par la suite, des fonctions de management général à Paris au sein d'Hermès, Guerlain et le Lido de Paris. En 2013, elle décide de faciliter la réflexion stratégique et artistique des organisations et crée sa propre entreprise. En parallèle, elle est administratrice, notamment au sein du board de PWN Global.
Dans cet épisode, elle revient sur son parcours, notamment son « premier board », et explique quel doit être, selon elle, le rôle d’un membre du board : « Il ne faut pas vouloir prendre la place du dirigeant. Il faut écouter, bien connaître l’entreprise, se familiariser avec sa culture pour pouvoir s’exprimer dans l’intérêt de l’entreprise. » En tant que membre d'un board, on a, dit-elle, un rôle de conseil mais aussi de vigile : « Il faut surveiller, contrôler mais aussi accompagner le dirigeant. L'important est d'avoir un regard extérieur qui peut l’encourager à prendre certaines décisions. »
Depuis mars 2024, PWN Global a une coprésidence mixte : un homme et une femme. Ce réseau a également mis en place un groupe de femmes administratrices, ou qui souhaitent le devenir, pour que celles-ci s’entraident à trouver des mandats. « Lorsque l’une d’elles entend parler d’un poste de membre de board à pouvoir, elle en informe les autres, si elle-même ne veut pas postuler. »

Women on board, c'est un nouvel épisode, tous les quinze jours. Un podcast sur une idée originale et présenté par Guila Clara Kessous, coach executive en entreprise & artiste de l'Unesco pour la paix.

Réalisation : Julien Louët

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Bruno Kaufmann est le fondateur de WeBoard, un cabinet de conseil en gouvernance spécialisé dans la création et la gestion de boards et comités stratégiques sur mesure, pour aider les dirigeants à mieux traverser les situations critiques. Il a siégé comme administrateur indépendant et membre d’advisory boards dans les secteurs de l’art et de la tech, expériences qui l’ont conduit à créer WeBoard.
Avant cela, il a passé près de 20 ans dans des fonctions internationales en stratégie et communication chez WPP, Philips et Cartier, aux États-Unis et en France.

Dans cet épisode, il explique pourquoi la diversité, qu’elle soit culturelle ou de genre, est essentielle au sein des boards : « Nous avons tous des biais cognitifs, qui nous font prendre de mauvaises décisions. La seule façon de compenser ces biais est de nous confronter à des personnes qui ont d’autres biais que les nôtres, et qui donc se trompent de manière différente par rapport à nous. » Pour qu’un board fonctionne, observe-t-il, il faut un bon équilibre entre la familiarité - c’est-à-dire des gens qui se comprennent et qui ont des points communs -, et la différence, qui sera une source d’enrichissement des débats.

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Kathie Werquin-Wattebled a effectué toute sa carrière à la Banque de France, en changeant de métier, et de région, tous les trois ou quatre ans. En 2017, elle s’installe six mois en Afrique du Sud, au Cap. Depuis juin 2022, elle est directrice régionale pour la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Dans cet épisode, elle explique pourquoi il est si important, pour progresser, de savoir bien s’entourer, de travailler son réseau et de ne pas avoir peur de la visibilité en tant que femme. « Avoir un mentor peut faire gagner beaucoup de temps », observe-t-elle.
En tant que board member, elle essaie d’être au maximum à l’écoute des autres membres. « Il y a souvent un manque d’écoute. J'essaie de ne prendre la parole que lorsque je peux avoir une réelle valeur ajoutée. Pour autant, je n’hésite pas à m’opposer, à dire ce que je pense. Mais lorsqu’une décision est prise, même si ce n’est pas celle que j’avais préconisée, je la mets en œuvre. C’est une question de loyauté. »

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Ex-président et vice-président exécutif des ventes mondiales, du marketing et des opérations de Microsoft, Jean-Philippe Courtois a, pendant 40 ans, contribué au développement global du groupe. Il a notamment dirigé l’ensemble de l’activité commerciale Entreprises et les 124 filiales du géant de l'informatique. Il est aussi le président et co-fondateur de l’association Live for Good, qui vise à favoriser la diversité et l’entrepreneuriat à impact. Il préside également le conseil d’administration de SKEMA, dont il est diplômé. Enfin, il est le producteur et l’hôte du podcast « Positive leadership »
Dans cet épisode, il explique comment parvenir à plus de diversité au sein des organes de direction : "Il faut être patient, avoir une boussole de long terme. Il m'a fallu dix ans, chez Microsoft, pour passer de 10 à 50% de femmes à la direction générale de toutes les filiales du groupe." Au-delà de la volonté et de l'exigence que l'on peut avoir au quotidien, un certain nombre d'étapes sont essentielles, selon lui : mesurer très régulièrement le degré de diversité aux plus hauts postes, et dans les plans de succession ; favoriser les promotions, ainsi que le mentorat des femmes dès le début de leur carrière, etc.
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Passionnée par les technologies émergentes et l’intelligence artificielle, Sihame Allali est CEO de PGT Group, un cabinet de conseil spécialisé dans la transformation numérique, le cloud et l’agilité. Elle a plus de 25 ans d’expérience dans le domaine de la tech, dont 15 années en tant que DSI, lors desquelles elle a dirigé des équipes de plus de 500 collaborateurs. Elle le reconnaît, il n’a pas toujours été facile d’évoluer dans un milieu essentiellement masculin mais c’est aussi ce qui a forgé son caractère. Consciente du manque de diversité et d’inclusion aux plus hauts postes, et pas seulement dans la tech, elle est aussi présidente de Women of Influence, qui œuvre en faveur de la promotion des femmes.

Dans cet épisode, elle revient sur son parcours, les difficultés qu'elle a pu rencontrer pour s’imposer et montrer qu’elle était légitime. Être à la tête de sa propre entreprise l’a changée : « Ça m'a libérée », dit-elle. Elle a constitué son propre board, celui de PGT, avec des profils mixtes et issus de secteurs divers. « Nous nous retrouvons tous les deux mois. Cela m’aide vraiment à avancer car certains membres ont plus d’expérience que moi dans certains domaines, et cela me fait gagner du temps. Ils m’apportent aussi un regard extérieur qui me permet de me remettre en question », raconte-elle. Au regard de son expérience et de ces années où elle a dû faire ses preuves, sans doute davantage qu’un homme, elle ajoute : « On n’est pas dans un combat homme-femme, on est dans un écosystème où on a besoin de chacun. Les femmes ne doivent pas attendre qu’on leur ouvre les portes des boards. Elles doivent se positionner avec confiance et détermination. »

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Karine Ohana est managing partner chez Ohana&Co, une banque d’affaires spécialisée dans le consumer, la beauty & le lifestyle, et la tech. Elle a notamment travaillé avec LVMH, Chanel, Kering, Amore Pacific, Lanvin, Eres, Coty, P&G... Elle a également développé le fonds incubateur Ohana&Co pour soutenir les entrepreneurs innovants, qui agissent en faveur d’une meilleure planète et d’un lifestyle plus sain. Karine Ohana a siégé dans plusieurs boards de groupes cotés aux Etats-Unis, en Europe du Nord et en Europe de l’Est.

Dans cet épisode, elle revient sur son parcours et explique pourquoi, lorsque l’on arrive dans un board, il faut faire preuve de beaucoup d’humilité. "Il ne faut pas critiquer immédiatement les actions qui ont été menées ou les décisions qui ont été prises jusqu’alors, dit-elle. Mieux vaut commencer par se mettre à la place de ceux qui dirigent l’entreprise."

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Fabien Figula Letort est un leader engagé en faveur de la diversité et de l’inclusion. Il a siégé au comité de direction de Philips avant de cofonder son propre cabinet de conseil, AFL Diversity, en 2021. Sa mission : aider les entreprises à être plus inclusives. Il a créé le Grand Prix Diversité et Inclusion, en partenariat avec l’UNESCO.

Convaincu que la diversité est une richesse et un levier de performance, il accompagne les entreprises dans la transformation de leur culture. En quatre ans, plus de 60 entreprises – dont Chanel, Michelin, Verisure, Danone, Legrand ou encore Kaufman & Broad – lui ont fait confiance pour répondre à ces enjeux. Avec AFL Diversity, il a également lancé un baromètre annuel avec BVA pour mieux comprendre la perception et les attentes des salariés sur ces enjeux. Son premier livre, "Diversité et inclusion : pourquoi l’entreprise ne peut plus attendre", paraîtra aux éditions de l’Aube, le 7 mars prochain.

En matière de recrutement ou de cooptation, les hommes ont, selon lui, tendance à choisir des personnes qui leur ressemblent, et donc la plupart du temps d’autres hommes. Pour faire évoluer les mentalités, il faut avoir conscience de ce qui se joue. "Je crois beaucoup au pouvoir de la rencontre, dit-il. Quand on est un homme, il est difficile de savoir ce que vit une femme, c’est pourquoi il faut se confronter à leur vécu, les écouter, pour avoir conscience que certains biais peuvent prendre le pas sur l’objectivité." Avoir des femmes dans les board prouve aussi que les directions des entreprises agissent, et ne sont pas seulement dans la communication.

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Experte en stratégie ressources humaines, Dominique Podesta dirige depuis 2023 la practice People et Talent du cabinet Louis Dupont management de transition. Elle a commencé sa carrière dans les services financiers et le conseil, avant de passer vingt ans dans les travaux publics et les transports. Membre de comex pendant quinze ans, elle maîtrise les gouvernances des fonds et des entreprises familiales. Dès 2015, elle construit des politiques de mixité et contribue à la promotion de femmes à des postes de direction générale. En 2024, Dominique Podesta a publié un guide "Repenser la promotion des femmes à l’ère de la loi Rixain".

Dans cet épisode, elle revient sur son parcours et répond à cette question que beaucoup de femmes doivent se poser : faut-il avoir été au comex pour faire partie d’un board ? Elle partage également ses réflexions, notamment sur le manque de parité dans les instances dirigeantes. Selon elle, c’est essentiellement la peur qui nous pousse à avoir certains biais : "En général, les jeunes femmes évoluent assez facilement car elles ne représentent pas un risque. Elles ne font pas peur. C’est plus difficile, en revanche, pour les femmes plus expérimentées. Les hommes ont alors le sentiment d’être face à des pairs et d’être potentiellement davantage en situation de danger."

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