Le philosophe réfléchit à la résistance dans l'art, interroge le concept de création et sa filiation théologique, préférant l'appellation d'acte poétique. Giorgio Agamben explore l'idée que la résistance n'est pas une opposition externe, mais une résistance interne inhérente à l'acte lui-même, liée au concept aristotélicien de potentialité et de son corollaire, l'impuissance (la capacité de ne pas faire). Cette ambivalence constitutive est essentielle à la potentialité humaine et se manifeste dans l'art par une résistance à l'expression totale, un maniérisme intérieur ou une incapacité constitutive, comme illustré par des exemples littéraires et artistiques. L'auteur propose finalement une poétique de l'inopérativité, où l'art et la politique rendent inopératifs les usages habituels des potentialités pour les ouvrir à de nouvelles possibilités.

Aujourd'hui nous examinons la question de l'être et de l'identité à travers la célèbre phrase de Rimbaud, «je est un autre», et l'idée connexe que «on me pense». Elles contrastent cette perspective moderne avec une conception antique de l'identité comme essence stable et unique. Les textes expliquent comment la vision de Rimbaud suggère une multiplicité du moi, une déconstruction du "je" traditionnel et une identité fluide et relationnelle qui se construit dans l'interaction et l'exploration des voix intérieures. Cette vision soulève des interrogations, notamment sur la responsabilité de l'écriture si la pensée ne découle pas d'un "je" unifié. En fin de compte, l'œuvre de Rimbaud est présentée comme une expérience poétique qui invite à repenser notre conception de l'identité dans toute sa complexité et sa nature dynamique.